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L'île des Sylphides II


XXVII - La fabrique de Poupées -


Hier, ma chérie et moi, avons passé la journée en essayage. Une journée éprouvante, surtout après les essayages du corset. J'ai cru un instant en être libérée, quand Mademoiselle Coralie et son aide, nous ont délacées, et on rangé les précieux corsets dans leur boite.

Mais Coralie a fait faire deux corsets plus simples, sans décoration, mais de la même forme, et même mensurations que les corsets du spectacle. On s'est couchée, enfermée dans ce corset, corsetée comme pour le spectacle.


Aujourd'hui, la veille du spectacle, c'est un jour de repos. C'est ce que Mademoiselle Coralie nous dit. Mais on doit se reposer corsetées. J'en peux plus d'être serrée ainsi, totalement immobilisée. La journée est longue. Les deux surveillantes Camille et Cléo, toujours muettes, nous aident à nous lever de temps en temps, et nous font faire quelques pas dans nos appartements. On réapprend à marcher, à respirer... Sans aide, on serait incapables de se lever, de bouger...

Demain sera un grand jour pour Mademoiselle Sophie. Elle pourra présenter ces deux poupées d'exception. Montrer à la communauté de l'île des Sylphides, son talent de créatrice. Exposer son chef-d'oeuvre, ces deux poupées jumelles Gwendeline et Gwendoline.


Jour du spectacle, dix heures du matin. Cléo et Camille nous font lever en silence. Je sais que pour elles, c'est le dernier jour à être bâillonnée. Je les plains, Mademoiselle Sophie a été impitoyable.

Aussitôt levées, on est attachées à la barre de laçage. Le délaçage de mon corset n'est pas si agréable que ça. La pression du corset avait endormi mes muscles, le réveille est pénible et accompagné de picotements. Cléo me lave complètement, et me masse tout le corps, en insistant sur la partie qui sera comprimée par le corset du spectacle. Je me sens mieux, plus fraîche, les douleurs sur mes côtes bien atténuées.

Mademoiselle Coralie et son aide Delphine entrent dans l'appartement. Delphine porte deux longues boites sur les qu'elles sont dessinées le long corset du spectacle avec ces dorures ces broderies et le busc d'acier si rigide.

Mademoiselle Delphine demande à nos surveillantes de nous masser le buste avec la crème qu'elle leur donne.

"C'est une protection supplémentaire. Je l'utilise couramment sur des personnes, qui doivent porter un corset très serré. Elle est vraiment plus efficace."

Ensuite, elles nous enfilent une protection élastique qui épouse notre corps et de la même hauteur que le corset du spectacle. Pour nous lacer dans le corset, elles doivent être deux. Camille et Delphine s'occupent de Gwendeline. Cloé et Coralie de moi.


La compression et la rigidité apparaissent très vite, de plus en plus fort quand elles serrent les lacets. Terrible, presque insupportable quand elles unissent leurs forces pour gagner le dernier centimètre.

Je retrouve les sensations de faiblesse, d'étouffement et le corps rigide, un bloc de pierre.

Dans le miroir, je vois une femme à la silhouette ahurissante, parfaitement droite, le corps étranglé en son milieu. Je vois une merveille et je sens une faiblesse. Je n'ai plus de volonté, je suis tenue bien droite, uniquement par la force du corset. Sans lui, je tomberais, je m'écroulerais. Avec son terrible soutien, je suis debout, droite, au bord de l'étouffement de l'évanouissement. Seul le corset me tient droite, très droite et très comprimée.

Je vois une silhouette dorée, une sculpture de la femme idéalisée, impossible. Je vois ma chère Gwendeline aussi rigide que moi, la taille aussi étranglée. On s'approche, je la tiens par la taille, sa minuscule taille. C'est effrayant, comme elle est mince. Deux sculptures d'or face à face, irréelles et si fascinantes.

Il est midi, on est parfaitement corsetées pour le spectacle. Delphine propose que l'on nous force à manger un peu. Elle est folle, je ne pourrais rien avaler avec le ventre aussi comprimé. Elle sort une petite bouteille. "La quantité est très petite, mais c'est hyper vitaminé. Suffisant pour éviter un malaise dû à la faim. Je vous conseille d'avaler le contenu, vous ne pourrez pas avaler d'autres choses durant la journée."


Mademoiselle Estelle entre. "Bonjour Mesdemoiselles." Et se tournant vers Coralie. "Je vois qu'elles sont corsetées. Je vais pouvoir les maquiller et les coiffer avant l'arrivée de Mademoiselle Bertine."

"Elles sont prêtes, mais il faudra faire des pauses. Elles sont très faibles."

Cléo et Camille nous conduisent devant la coiffeuse. On ne peut pas s'asseoir. Cléo m'aide à m'agenouiller devant le miroir, sur un petit coussin. Je suis ainsi à bonne hauteur. Estelle pourra me maquiller et me coiffer plus facilement, réaliser la même oeuvre d'art que durant les essayages.


Mon visage se transforme, devient plus lisse, plus mat. Mes yeux agrandis, plus sombres, mieux dessinés. Mes lèvres rouges intenses et mates. Parfaitement définies. Petit à petit, je me transforme en une élégante femme, sans doute trop sophistiquée.

Avec mes longs cheveux blonds dorés, aux boucles généreuses qui m'encadrent le visage, je suis devenue ultra féminine, très attirante, un regard profond, sombre, illuminé par mes yeux bleus.

Mademoiselle Estelle semble enfin satisfaite, après deux heures de maquillage et de coiffure. Elle termine de me parfumer les cheveux et le cou.


Cléo m'aide à me mettre debout, et Camille installe Gwendeline devant la coiffeuse.

Je me rends compte que Mademoiselle Bertine est présente. Elle nous observe et parle à Coralie.


"Gwendoline, approchez ! "

J'avance à petit pas, perchée sur d'incroyables talons aiguilles. Ma démarche doit être bizarre, avec des talons aussi haut et ce long corset qui ne veut pas plier.

"Ne bougez plus, s'il vous plaît. Je vais mettre en place votre crinoline fixée au bas de votre corset et les volants sous la poitrine."

Cette crinoline très large, me cache les pieds, mais je dois reconnaître qu'elle complète parfaitement le "Corset-Bustier" Elle donne une ampleur, un beau volume par contraste avec ma silhouette corsetée.

Dans le miroir, je vois mes jambes, mes pieds cambrés, posés sur les aiguilles de mes talons. Mes jambes qui sortent d'un nuage de dentelles blanches. Une crinoline souple, qui bouge autour de moi. Par-dessus, un buste doré, un corps de femme très galbé, mince, à la taille de guêpe. Plus haut, ma poitrine qui émerge au-dessus des dentelles. Un cou long surmonté d'une jolie tête, très maquillée, très attirante. Une jolie tête avec une coiffure volumineuse, des cheveux d'ors, de longues boucles qui cascadent sur les épaules dans le dos. Un visage féminin, lové dans une masse de cheveux dorés.


Je me retourne. Un choc. Je fais face à Gwendeline qui est maintenant habillée, maquillée et coiffée comme moi. Elle est époustouflante. On se retourne pour se voir dans le grand miroir. Mais qui est qui ! Elle est merveilleuse, et je lui ressemble. C'est magique, j'oublie les talons, le corset. J'oublie presque de respirer. Comme on est belles. C'est presque surnaturel. Oui au-delà du naturel par le maquillage, la robe, le corset qui nous transforme profondément.



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