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L'île des Sylphides II


III - Mademoiselle Céleste -


Aujourd'hui... cours de danse, toute la matinée. Estelle nous a préparées, corset toujours très étranglé à la taille, mais pas trop bas."C'est Mademoiselle Céleste qui exige ce type de corsets. Elle veut que vos jambes soient libérées pour son cours de danse et maintien." On ne porte pas de robe, juste un body rose d'une seule pièce. Une seule ouverture pour la tête. Les pieds et les mains sont enfermés dans le body que l'on porte par-dessus nos corsets. Étrangement, Mademoiselle Céleste exige également que l'on porte des escarpins à très hauts talons. Je ne me sens pas habillée. J'ai l'impression d'être en sous-vêtement et ne porter qu'un corset et des chaussures.


Mademoiselle nous fait avancer vers elle. Je ne suis pas habituée à porter des talons de douze centimètres. Pourtant, je devrais, mais au-delà des huit ou neuf centimètres, mes chevilles sont trop tendues et vite douloureuses. Gwendeline me semble beaucoup plus à l'aise que moi. Elle a une démarche élégante, légère. J'aimerais avoir sa facilité avec ses talons trop hauts pour moi.


"NON, faite demis tour et revenez avec élégance, à petits pas délicats, et tenez vous droite."

On fait demi-tour, arrivée au fond de la salle, on revient vers Mademoiselle Céleste, en essayant de respecter ses consignes.

"Marchez sans écarter les pieds. A chaque pas, vous devez poser votre pied juste devant l'autre, comme si vous marchiez sur une ligne étroite."


On essaye de suivre toutes ces consignes, mais il y a toujours un problème, un détail qui la gêne.

"Vous tremblez sur vos talons. Il faut absolument que vous vous entraîniez à marcher avec ces escarpins. Vous commencerez à être élégante, quand vous serez parfaitement à l'aise avec vos talons, que votre marche en très hauts talons, soit naturelle, évidente."

Je sens bien que ces remarques me sont adressé. Ma douce compagne, se déplace avec beaucoup d'élégance malgré son corset et ses chaussures trop hautes. Moi, c'est autre chose, je n'arrive pas à me tenir perchée sur mes talons sans trembler, sans vaciller à chaque pas. Je n'arrive pas à me cambrer les pieds aussi fort que Gwendeline.


Mademoiselle se tourne vers Estelle.

"Je n'en tirerai rien ce matin, prochaine leçon dans une semaine. Je veux que tous les jours, elles fassent le tour du jardin durant deux heures le matin et deux heures l'après-midi. Choisissez le parcours des entraînements, dalles de pierre, graviers, le pont sur l'étang pour la montée et la descente en hauts talons de plans inclinés, ensuite chemin de terre, retour par l'allée pavée, montée du perron et pour terminer, une demi-heure de marche sur le parquet de la salle de danse. J'espère qu'elles seront capables de marcher sans trembler et sans perdre l'équilibre. Je veux qu'elles puissent se déplacer avec élégance et naturel, quelles que soient les difficultés du terrain. Une dame en hauts talons qui trébuche, c'est le sommet du ridicule."



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