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L'île des Sylphides II


XII - Premier contact -


Je suis éblouie, tout est trouble et je me sens raide. Le moindre mouvement est douloureux.

Je peux bouger, très lentement. Comme je suis fatiguée.

Il me faut du temps pour émerger, pour comprendre que je suis couchée dans un lit, dans une pièce fraîche, une douce pénombre, qui me fait un bien fou.


Du temps pour me rendre compte qu'il y a un deuxième lit à côté. Que je reconnais la silhouette de Gwendeline, et aussi, que je suis enchaînée par un collier métallique autour du cou.

"Gwendeline, ma chérie..."

"Ho, tu es réveillée, je suis si heureuse d'être près de toi, mais j'ai peur de ce qu'ils vont nous faire."

"Je ne sais pas, mais ce voyage, totalement immobilisé, a été une horreur. Je suis ankylosée, je peux à peine bouger. Et toi, comment te sent tu ?"

"On a vécu la même chose, je vois que tu es aussi enchaînée. J'ai testé la chaîne, elle est vraiment très courte, je ne peux même pas m'asseoir sur le lit."


La lumière baisse dans la chambre... les heures passent lentement. Un bruit de porte, quelqu'un entre et allume.

Deux femmes s'approchent du lit de Gwendeline. Elles portent une tenue luisante, très collante, très lisse. Toute en noir. Elles portent de très hauts talons, et manifestement un corset sous leur robe. Pas un mot, mais ho... elles sont bâillonnées.

Elles attachent les poignets de mon amie à une barre fixée au plafond. Sa chaîne est détachée et elles la soutiennent pour la mettre debout, en faisant monter le trapèze. Gwendeline se tient sur la pointe des pieds. Je pense que je ne pourrais pas tenir debout sans aide. C'est sûrement le cas de Gwendeline.

Elles lui enlèvent son corset qu'elle porte comme moi depuis au moins trois jours. Ainsi que le réservoir qu'elle porte entre les jambes. Les deux filles bâillonnées font sa toilette, et la masse avant de lui lacer un petit corset, pas très long, mais extrêmement serré à la taille. Elles ont manifestement l'habitude de lacer des corsets. Gwendeline est reconduite sur son lit et enchaînée à nouveau. Tout cela sans un mot, en silence.


C'est mon tour. Me lever même avec leur assistance est une torture. Je désire qu'elles m'attachent vite au trapèze, je ne peux pas tenir debout sans aide. Libérée de mon lourd corset, du réservoir et de cette chose qui me pénètre depuis trois jours. Quel soulagement, malgré les picotements sur tout le corps.

Je suis lavée, pomponnée. C'est un plaisir après ces trois jours immobilisés dans ce coffre de transport diabolique.

Le petit corset est agrafé, et fermement serré. Un peu trop serré. Je suis conduite, portée sur mon lit, et comme ma chérie, enchaînée de nouveaux. Elles sortent, en éteignant la lumière. Que faire ? "Bonne nuit ma chérie."


Le lendemain matin, une toilette comme hier soir, mais le nouveau corset est plus long, et toujours très serré. On porte une robe simple, qui s'arrête au genou, et une large ceinture serrée sur la taille. Décolleté simple et carré. Couleur unie, brun clair, ou plutôt beige clair. Un ensemble on ne peut plus simple, monacal.

Chaussure à talon carré de même couleur, et pas très hauts.

Et pour terminer, des bracelets en acier bien épais pour nous enchaîner les mains dans le dos.


Gwendeline dit "Mais ou est-on, et pourquoi est-on attachées."

J'interviens aussi. "Mesdemoiselles, vous ne pouvez vraiment rien nous dire ? " Et l'une d'elles, sans un mot, pose le doigt sur sa bouche en signe de silence.


Les deux filles toujours bâillonnées nous conduisent dans ce qui semble un grand appartement. Il y a d'autres immeubles modernes tout autour. J'essaye de voir où on est, mais je peux juste apercevoir un bout de mers ou de lac entre les immeubles.


Une dame est assise dans un grand canapé de cuir blanc. Elle commande aux deux filles bâillonnées de nous faire avancer plus près d'elle.

On se tient debout devant cette dame très élégante, habillée dans un style ancien, vintage, des années 1950. Elle se lève pour nous inspecter de près.

"Venez voir ce travail Dr ChristianeTulp. C'est impressionnant, ces deux visages sans maquillage sont identiques. Un travail de précision." Dit-elle.

La doctoresse Tulp s'approche, nous regarde avec insistance.

"Oui un très beau travail, je reconnais la patte du Docteur Claude. Elle est une spécialiste reconnue, dans la chirurgie plastique du visage." Dis la Docteure.

Madame continue de nous inspecter.

"Enlevez leur robe ! "

Les deux jeunes filles bâillonnées nous enlèvent nos ceintures et font glisser nos robes à nos pieds.

La dame s'approche de ma chérie et lui palpe les seins. Ma tendre Gwendeline me regarde avec un air désespéré.

Madame la quitte et s'approche de moi, me palme également les seins. C'est très gênant. Sa main est chaude, je rougis.

"Très jolie poitrine, je ne pensais pas qu'ils seraient aussi imposants et si bien galbés." Dit elle.

"Oui Madame Mélusine, ils sont très gros et très beaux. Je pense qu'il est inutile que je les modifier. Ils sont parfaits, et à la limite du trop volumineux."

"Hummm, je vois que vous les appréciez."


Il y a maintenant quatre mains, qui me caressent la poitrine. Je suis dans une situation bizarre, je me sens violée... Non, je n'ai pas protesté. J'ai honte de mes réactions.

Trop soumise, et excitée presque contre ma volonté. Je ne sais plus si je dois dire non, où encore. Madame Mélusine est l'ennemie de Mademoiselle Sophie, mais elle est aussi très attirante dans un style complètement différent. De plus, je regarde ma chérie Gwendeline avec l'impression de la trahir. Bien qu'elle aussi a reçue des caresses de la doctoresse. J'ai soudain une envie folle de caresser les seins de ma chérie. D'être seul avec Gwendeline.


Elles s'éloignent un peu. J'ai chaud, je dois être rouge des pieds à la tête. Je suis encore surprise par mes réactions. J'ose à peine regarder Gwendeline.


Madame Mélusine et la doctoresse Christiane Tulp discutent ensemble, sans se préoccuper de nous.

"Alors Docteur, vous savez que la Dr. Claude est d'une prudence extrême. J'espère que vous serez plus audacieuse qu'elle et que vous me proposerez des interventions spectaculaires. Qu'en pensez-vous."

"Je ne suis pas spécialiste de la chirurgie du visage, mais vous l'avez constaté, le travail est remarquable. De même pour leurs poitrines, elles sont parfaites. Et en tant que médecin, je me dois d'être prudent."

"Je ne veux pas les faire souffrir, mais les transformer avec plus d'audace que cette demoiselle Sophie et sa doctoresse Claude. Je veux laisser ma marque sur ces deux poupées chéries."

"Un moment Madame, j'ai peut-être une idée qui serait dans mes compétences."

La Doctoresse Tulp s'approche de nous.

"Enlevez leurs chaussures !"

Nos chaussures sont vite enlevées, Gwendeline et moi, on est debout, pieds nu, sans robe et en corset.

La doctoresse nous ordonne. "Marchez vers moi !"

Je marche avec ma chérie. Je me sens étrange, il y a si longtemps que je n'ai pas marché sans talons. C'est presque inconfortable.

"Retournez près de vos surveillantes."

On retourne près des deux jeunes filles. Elles sont donc nos surveillantes.


La doctoresse s'adresse à Madame Mélusine.

"Je ne sais pas ce qui pourrait être fait de plus. Elles sont vraiment très belles. Je pense que le mieux est simplement de continuer leur entraînement."

Madame Mélusine semble contrariée par ce discours.

"Non, je veux y laisser ma marque, une marque indélébile. Je veux que cette Sophie sache que j'ai marquée ces deux poupées. Qu'elle ne puisse pas effacer cette marque."

"Vous voulez les tatouer ?"

"Non, leur imposer une modification de leur corps, comme l'a fait cette doctoresse Claude."

"Madame, je vais essayer de trouver quelque chose pour vous satisfaire. Mais cela sera difficile sans les dégrader."

"Je veux quelque chose de spectaculaire et de beau en même temps."

"Madame, avant de vous répondre, je dois consulter deux confrères, et faire quelques recherches. Je vous promets une réponse dans moins de deux semaines."

"Et pourquoi pas de suite !"

"Désolée, Madame Mélusine, je dois faire des recherches pour ne pas me tromper. Ce n'est pas simple avec deux poupées aussi exceptionnelles."

"Je veux une réponse dans moins d'une semaine. Débrouillez-vous!"



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L'île des Sylphides II

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