Home -  Corsets -  Textes -  Galerie -  Jeux -  *NOUVEAUX* - 



L'île des Sylphides II


V - Premiers pas -


La soirée est terminée. Estelle nous conduit vers nos appartements. Gwendeline peut marcher lentement, mais je n'arrive pas à marcher sans aide. Estelle doit me soutenir et me guider sur tout le parcours.


Enfin, on entre dans nos appartements. Je suis épuisée et je vois bien que ma chérie l'est tout autant que moi. Estelle nous installe toutes les deux devant nos coiffeuses, à genoux sur une banquette basse. Quel soulagement pour mes pieds. Estelle nous démaquille et fait les soins de visage après une rapide toilette. Elle défait aussi nos lourds chignions. Mes cheveux longs, caressent mes épaules. J'adore les sentir libres.


Elle m'aide à me lever, et délace ma robe, me déshabille presque complètement. Il ne reste que le corset, mes bas et mes chaussures. Mais au lieu de me conduite sous la barre de laçage, elle me pousse vers le lit. Le corset est tellement long et rigide qu'elle doit me soutenir pour m'étendre sur le dos. Alors elle m'enlève enfin mes chaussures qui m'ont tellement fait souffrir. Mes bas également. Elle attache la chaîne de tête du lit à mon collier, et une ceinture métallique autour de ma taille. C'est tout...

"Mais Estelle, je ne peux pas garder ce corset toute la nuit !"

"Et pourquoi pas ! " Me dit elle.

"Mais il est horriblement serré, tellement long et si rigide que je ne peux plus bouger."

"Humm, oui, mais tu n'as pas besoin de bouger pour dormir."


Et elle sort sans autre explication. Quelques instants plus tard, Gwendeline me rejoint dans le lit, avec son corset aussi serré que le mien, cadenassé par la même ceinture métallique.


On est ensemble, cote à cote, main dans la main. Que faire d'autres. Je veux me tourner vers elle, j'aimerais l'embrasser. Mon corset ne m'aide pas. C'est compliqué, nos corsets sont tellement raides, mais on parvient à se serrer l'une contre l'autre, nos lèvres se touchent, se désirent, s'embrassent doucement. Une infinie délicatesse, et ensuite plus intense, plus intime. Je m'endors, épuisée, essoufflée, le sexe bridé par mon corset.


Estelle entre dans la chambre. Il fait jour depuis un bon moment.

"Bonjour mes poupées, bien reposées, j'espère. Aujourd'hui, vous allez porter un corset moins long. Ce sera plus facile pour vos exercices."


Elle prend le temps de la toilette et de changer nos corsets, par un corset aussi serré, mais plus court. Je peux m'asseoir presque normalement, malgré des picotements dans mes cuisses qui ont été serrées aussi longtemps. Elle choisit une robe légère. C'est un imprimé avec de grands coquelicots. Une jupe courte, étroite, qui descend à mi-cuisse. Pas de décolleté, juste un petit col sage. La taille est serrée par une ceinture étroite. Bas blanc et escarpins noirs à talons aiguilles de treize centimètres.

Aie, c'est une très mauvaise nouvelle, ces talons trop hauts pour moi.

"Vous inaugurez le parcours d'entraînement, qui a été demandé par Mademoiselle Bertine. Elle a dit à Mademoiselle Sophie, que vous étiez trop statique durant la soirée d'hier. Elle exige que vous vous entraîniez à marcher avec élégance en toute circonstance, et ceci avec vos talons de treize centimètres."

Mais comment faire, je suis debout et je dois me tenir pour ne pas tomber. Mes pieds tremblent sur ses talons. Si je fais un pas sans soutien, je tomberai sûrement.

"Mademoiselle, je ne peux pas marcher, c'est trop haut."

"Taisez-vous Gwendoline. Je sais qu'ils sont trop hauts pour vous. C'est la raison de cet entraînement. Aujourd'hui, on fera le petit parcours, mais demain, il faudra essayer le plus long et le plus difficile."


Estelle me pousse vers la terrasse. Chaque pas est une épreuve. Je garde les genoux pliés pour atténuer la cambrure de mes pieds. Je me rends compte que ça ne plaît pas à Estelle, mais je n'arrive pas à me tenir bien droite. On descend les escaliers du perron. Estelle doit me tenir fermement, je vacille et j'ai peur de me fouler la cheville.

"Essaie de te redresser, le début du parcours est facile, c'est un chemin dallé, très plat."

C'est sans doute facile avec des chaussures normales, mais pas avec mes talons. J'avance péniblement d'une dizaine de mètres. Mes pieds douloureux à force d'être forcé dans une posture inhabituelle. Je ne suis pas une danseuse classique, je ne sais pas tenir mes pieds presque à la vertical. Estelle se rend compte que l'on ne pourra pas faire le petit parcours.


Elle me raccompagne au château, et sort de mes appartements. Gwendeline me dit : "Je crois qu'elle est en colère. Elle espérait que tu puisses marcher comme moi. J'ai plus l'habitude que toi de marcher avec des talons, mais il faut reconnaître qu'ils sont vraiment très hauts."

"J'ai fait ce que j'ai pu, vraiment je te l'assure, mais je n'y arrive pas, je suis incapable de ne pas fléchir les genoux avec ses talons."


Estelle revient accompagnée de Mademoiselle Bertine.

Elle m'ordonne de me lever, et de faire quelques pas dans le salon.

"C'est une catastrophe, mais nous avons un mois pour lui apprendre à marcher correctement."


Je comprends que Mademoiselle Bertine ne soit pas heureuse de ma posture. Je me tiens en équilibre sur mes talons, les genoux pliés et je suis penchée en avant pour l'équilibre. Une posture pas très élégante, horrible même.

"On n'arrivera pas à redresser la situation rapidement, il faut reprendre l'entraînement avec des talons un peu moins hauts, et les augmenter progressivement."

Redresser la situation, c'est moi qui dois me redresser, mais je n'y arrive pas avec treize centimètres sous les pieds.

"Estelle, mettez-lui des chaussures avec un talon de douze centimètres."

"Bien Mademoiselle." Dit Estelle avec un grand sourire.

Aussitôt dit, aussitôt fait.



   L'île des Sylphides II Ch. VI

   L'île des Sylphides II Ch. IV






L'île des Sylphides II

-INDEX-

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

XI

XII

XIII

XIV

XV

XVI

XVII

XVIII

XIX

XX

XXI

XXII

XXIII

XXIV

XXV

XXVI

XXVII

XXVIII



© Fred Pody 2023


Retour aux textes  -   Retour accueil