Home -  Corsets -  Textes -  Galerie -  Jeux -  *NOUVEAUX* - 



L'île des Sylphides II


XVI - Préparatifs -


Ce matin, pas d'entraînement. L'infirmière accompagnée de deux hommes entre avec de grosses malles de chantier.

Elle inspecte nos plâtres, et semble satisfaite.


Je suis soulevée par un des deux hommes, mise sur mes pieds. Il me tient par les bras et me soulève avec une force étonnante. Aussitôt, une surveillante m'agrafe un long corset très cambré. Je suis retournée comme si j'étais un sac de chiffon. Mon dos est présenté à la surveillante, qui serre les lacets sans attendre. Elle serre très vite et très fort. Je n'ai pas le temps de protester que j'étouffe déjà. Le ventre dur, écrasé. Comment peut-elle serrer ainsi ?

Elle appelle sa collègue. Par signes, elle lui fait comprendre qu'elle a besoin d'aide pour serrer encore plus mon corset.

Les surveillantes se positionnent de chaque côté, prennent appui sur mes hanches et tirent brutalement sur les lacets. "Ho..."

C'est horrible, je suis atrocement comprimée, étouffée. Elles nouent les lacets, je ne peux plus bouger, à peine respirer et très difficilement.


L'homme me dépose sur le lit. Je n'ai jamais été serrée ainsi et si brutalement. Je ne peux plus bouger, ne pas paniquer, essayer de contrôler le peu de souffle qui me reste. Ne pas m'évanouir... tenir... inspirer un peu...


L'infirmière s'approche, elle m'enfile un tube de tissu élastique sur chaque bras, et commence à me les plâtrer. Je suis sans réaction et je me laisse faire bizarrement, j'ai un bras fléchi et l'autre bien droit. Ensuite, elle prolonge le plâtre de mes jambes en recouvrant entièrement mes pieds dans leur position tendue.

Quand l'infirmière en a finit avec moi, elle part s'occuper de Gwendeline.



L'infirmière de retour demande aux deux hommes de me mettre debout. Elle m'enveloppe tout le buste de bandelette élastique, et ensuite de bande de plâtre. Elle m'enferme dans le plâtre jusqu'au cou, et en bas, elle fait la jonction entre le corset et mes jambes.


Elle sort une forme en bois arrondie, d'environ un mètre cinquante de long et cinquante centimètres de large, qu'elle pose sur mon lit. Je suis soulevée et posée sur cette forme. Elle m'attache les chevilles, le ventre et les épaules sur cette forme qui me cambre des pieds jusqu'au cou. Elle fait des retouches en divers endroits de ce plâtre qui me couvre entièrement. Je suis immobilisée sur le dos et tout mon corps suit la courbure de cette forme en bois.


L'infirmière me laisse sur la forme et part s'occuper de Gwendeline. Il y a sur son lit la même forme de bois.

Quand elle en a terminé avec ma chérie, elle revient vers moi. Elle fixe un support à ma droite et fixe mon bras qui est bien droit, très en arrière, au-dessus de ma tête. Elle me plâtre la main en la cambrant en arrière. Ensuite, elle raccorde le plâtre de mon bras au buste avec des renforts métalliques.

De l'autre côté, elle fixe un support différent et positionne mon bras courbé avec ma main dirigée vers le haut. De même elle plâtre ma main et raccorde le plâtre du bras au buste. Je suis alors complètement enfermée dans ce plâtre avec une posture cambrée. Quand je serais debout, j'aurais un bras levé vers le ciel, l'autre avec l'avant-bras à l'horizontale. Pour l'instant, je sèche... le plâtre durci et me fige dans cette posture bizarre.


La sonnette de l'entrée retentit, et une femme d'âge mûr entre. Elle est en pantalon, ordinaire et porte une grosse blouse. Elle s'adresse aux deux hommes.

"Vous voulez bien monter mon matériel, s'il vous plaît. C'est très lourd. Vous prendrez les deux plateaux sur roues également."

De retour, il y a sur deux plateaux à roulettes, un socle de marbre blanc, avec deux trous au centre, espacé d'une dizaine de centimètres.


"On commence par celle-ci !"

"Bien Madame, c'est Gwendoline. L'autre poupée est Gwendeline."

"On y va ! Messieurs, posez Gwendoline sur ce socle."

Je suis soulevée, et posée sur le socle. Je n'avais pas remarqué les tiges qui prolongent mes pieds et qui s'insèrent parfaitement dans le socle. Je suis debout, immobile, mais debout, avec une sensation étrange, ou mon poids se répartit dans toute la longueur du plâtre. Je suis très cambrée, une main devant moi, paume vers le haut, et l'autre bras dressé verticalement avec ma main pliée en arrière, paume vers le ciel.


"Messieurs ! posez Gwendeline sur l'autre socle."

Je la regarde, elle a la même posture, non, en fait la posture de ses bras est inversées par rapport aux miens.

Elle a le bras gauche tendu en l'air, moi, c'est le droit. Mais elle comme moi, on est parfaitement rigides, immobilisées. La posture anormale de nos pieds extrêmement cambrés et la cambrure générale de nos corps est très particulière. Sans la rigidité des plâtres qui nous l'imposent, on ne pourrait pas se tenir debout ainsi.


Cette dame en pantalon, prépare de longues bandes de plâtre dans une bassine. Elle dispose ces bandes sur nos corps plâtrés. En fait, elle nous sculpte un drapé à l'antique. Il part des épaules, découvre partiellement la poitrine et descend de manière asymétrique, me couvrant une hanche et la jambe jusqu'au sol et découvrant l'autre jambe. Elle réalise un autre drapé qui couvre le cou et cache ainsi la transition entre le plâtre et le visage naturel.


Elle sort d'une caisse quatre globes de verre. L'un est posé et fixé sur ma main tendue vers le haut, et l'autre sur ma main tendue en avant. Gwendeline aussi porte deux globes de verre sur ses deux mains.

Je peux nous voir dans un grand miroir. On est devenues deux statues grecques, parfaitement symétriques.

"Je reprends le travail en début d'après-midi. Les plâtres doivent sécher."

Et la dame en pantalon s'en va.


Gwendoline et moi, on reste seules, immobiles. Nous sommes passées du statut de poupée à celui de sculpture décorative.

Pour ce midi, on a juste droit à une demi-barre de céréale. On a le droit de ne pas bouger, de rester debout, d'étouffer dans nos corsets atrocement serrés. De respirer un peu... très peu...


La dame en pantalon revient, et se met aussitôt au travail. Un travail de peinture. Elle est rapide et a un talent fou, le plâtre si ordinaire, si laids devient sous son pinceau du marbre. C'est vraiment étonnant, on est devenues de très belles statues de marbre. La touche finale, elle troque ces pinceaux et peinture, contre une trousse de maquillage. Elle nous fait un visage blanc, avec un effet translucide comme le marbre. Si on ne bouge pas la tête, l'effet "statue" est saisissant.


Reste notre coiffure. Elle nous fait un haut chignon, avec de grosses boucles de cheveux entremêlés. Il est haut et lourd sur la tête. Avec une bombe, elle les colore en blanc. On est véritablement statufiées. Après une dernière inspection de son travail, elle part en disant que la camionnette pour notre transport à la fête de Mélusine est garée dans le sous-sol.

"Vous devrez les livrer dans leur caisse vers seize heures et les installer à l'entrée de la salle de bal. N'oubliez pas d'allumer les globes qu'elles portent."


La porte claque. Elle est partie. Il ne reste dans l'appartement que les deux surveillantes muettes et deux statues, parfaitement immobiles.



   L'île des Sylphides II Ch. XVII

   L'île des Sylphides II Ch. XV






L'île des Sylphides II

-INDEX-

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

XI

XII

XIII

XIV

XV

XVI

XVII

XVIII

XIX

XX

XXI

XXII

XXIII

XXIV

XXV

XXVI

XXVII

XXVIII



© Fred Pody 2023


Retour aux textes  -   Retour accueil