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L'île des Sylphides II


XIV - L'entraînement -


La première journée d'entraînement, nous sommes installées dans des chaises roulantes. Aucune de nous deux, n'a réussi à se tenir debout avec ces chaussures étranges et nos pieds déformés, courbés en arrière.


Je commence le premier exercice. C'est un chemin équipé de deux barres horizontales. Je dois poser mes mains sur les barres, et me lever en poussant avec mes bras et l'aide de l'infirmière. Je suis debout, mais sans me tenir, je tomberais. L'infirmière me guide pour trouver le point d'équilibre. Je ne dois pas fléchir les jambes, par contre, je dois me cambrer très en arrière. Un peu trop, et je tombe en arrière, retenue par l'infirmière. Pas assez cambrée et je tombe en avant. Gwendeline est aussi mise debout, de l'autre côté du chemin. On se fait face, tenues par l'infirmière et une surveillante.

L'infirmière nous guide, mais les progrès sont lents.

"Ne vous inquiétez pas, les premiers jours, nous ne ferons que rechercher votre nouvel équilibre, vous apprendrez à faire quelques pas plus tard."


Cette première journée d'entraînement est désespérante. La doctoresse a probablement été trop loin dans la transformation de nos pieds.

Comme je voudrais partir d'ici, vite avant que notre situation ne se complique encore plus. Mais comment faire.

Les entraînements continuent, péniblement.


Aujourd'hui inspection ! Madame Mélusine veut voir nos progrès. Je sens que l'infirmière n'est pas très à l'aise de cette visite. On est debout en se tenant aux barres parallèles. Elle essaye jusqu'aux derniers instants de corriger notre posture.


La porte s'ouvre. Madame mélusine entre, suivie de la doctoresse Christiane Tulp.

Madame interroge l'infirmière sur notre entraînement. Il est évident que nous sommes incapables de marcher, même avec une aide. On tient difficilement debout en se tenant aux barres horizontales. Madame Mélusine est très en colère.

"Alors, elles ne sont même pas capables de tenir debout ! Mais qu'avez vous fait docteur ! Elles sont estropiées ! Comment voulez-vous que je les montre à la réception ? Il ne reste qu'une semaine. Vous m'aviez promis une modification spectaculaire. En effet, c'est spectaculairement raté !!! "

La doctoresse ne dit pas un mot, elle était pétrifiée. Madame s'approche de nous, elle nous inspecte des pieds à la tête. Et s'adressant à l'infirmière elle lui demande :

"Mademoiselle, faite moi un compte-rendu de cet entraînement et de ce lamentable résulta ! "

"Oui Madame Mélusine. Elles se tiennent bien sur leurs pieds, avec leurs chaussures spéciales. Le problème est que leurs pieds sont trop cambrés en arrière. Elles sont incapables de trouver leurs équilibres."

"Mes deux poupées ne pourront pas marcher dans une semaine ! C'est cela mademoiselle ? "

"Oui Madame. Mais c'est surtout un problème de posture du corps qui doit se cambrer. Et leurs corsets les maintiennent trop droite."

"Leurs corsets ! Il n'est pas question de les dispenser de porter un corset."

"Oui Madame, mais si leurs corsets étaient plus cambrés, ce serait bien mieux. En fait, une cambrure qui leur imposerait la bonne posture. Pour les exercices, un dispositif qui leur bloque l'articulation des genoux. Elles doivent garder les jambes bien droites et le buste fortement cambré en arrière."

"Et vous pensez que cela suffira ?"

"Non Madame, elles pourront juste rester debout immobiles, mais elles devrons se tenir à quelque chose pour ne pas tomber."


Madame Mélusine s'est calmée. La doctoresse se fait la plus discrète possible.

"Corsets très cambrés, jambes bloquées et les deux poupées immobiles. Ce n'est pas du tout ce que j'avais prévu pour cette soirée."

Un long silence, personne n'osait parler ou faire le moindre bruit.

Madame Mélusine se reprend et annonce :

"Bien, demain matin, je veux les voir corsetées sévèrement et très cambrées. Mademoiselle vous allez leur plâtrer les jambes bien droites, qu'elle soit incapable de plier les genoux. Les surveillantes, je compte sur vous pour lacer leurs corsets correctement. Je viendrais vérifier le laçage personnellement. Il devra être extrêmement serré. Si elles sont incapables de se tenir correctement sans aide, le corset et le plâtre leur imposeront une posture correcte. "


Je regarde Gwendeline. Je la sens très inquiète, tout comme moi. C'est nous qui subirons les erreurs de cette doctoresse.

Madame Mélusine part en disant :

"Allons ! Action, demain matin les poupées seront à l'entraînement corsetées et jambes bloquées ! Bougez-vous pour préparer tout cela ! "

Et elle part...


La journée d'entraînement a été longue.

Le matin, les deux surveillantes nous lacent cruellement dans des corsets très cambrés, qui nous obligent à être penchées en arrière. La posture est anormale, mais elle semble nous positionner plus près de l'équilibre sur la pointe des pieds. Mais est-il vraiment nécessaire de serrer autant.


L'infirmière entre dans l'appartement avec une valise blanche. Gwendeline et moi, on doit s'installer sur notre lit que l'infirmière a recouvert d'une alèse en plastique. Elle sort son matériel pour plâtrer et commence par mes jambes.

Elle m'enfile une longue chaussette épaisse, qu'elle recouvre d'un bandage. Elle prépare ces bandes de plâtre dans une cuvette d'eau, et commence à les enrouler autour de ma jambe droite. Cela demande du temps, car elle doit multiplier les couches de bandelettes à plâtrer.

L'autre jambe subit le même sort. Et elle m'attache les jambes au lit en m'ordonnant de ne pas bouger tant que le plâtre n'est pas durci.

Je sens petit à petit mes jambes se rigidifier. Elle s'occupe de Gwendeline, et ensuite revient vers moi. Le plâtre a durci. Mes jambes sont bien serrées, rigides immobiles. Elle me remet une couche de bandelettes plâtrées, et fait les finitions des bords, j'ai alors les jambes parfaitement raides.


Il reste cinq jours avant la réception. Nous avons réussi toutes les deux à marcher très lentement, mais en se tenant à la barre horizontale. Ceci dit, avec les jambes plâtrées, notre démarche n'est pas très élégante, je dois me balancer de droite et de gauche pour faire un pas avec les genoux bloqués. C'est plus proche de la marche d'un pantin ou d'un vieux robot.

Le problème actuel, c'est le corset. Il est beaucoup trop cambré, et de ce fait me fait mal dans le dos à force d'être courbée trop en arrière. De plus, les surveillantes font du zèle en serrant les lacets. Je porte des corsets depuis longtemps, mais jamais aussi serrés. Gwendeline et moi, on s'en est plaintes aux surveillantes, mais leurs réponses a été de resserrer encore plus les lacets. L'après-midi passe douloureusement par la faute de ce laçage extrême. Le corset est devenu une punition particulièrement sévère.


Il faut trouver une solution, s'enfuir, mais comment. On est incapable de faire deux pas sans aide, et ce corset, ho non, comme il me serre et m'étouffe.

Il ne reste que trois jours. Les entraînements reprennent. Avec les corsets aussi serrés que la veille. Je n'en peux plus. Le temps passe lentement, perchée sur la pointe des pieds, perchée depuis une semaine.

Les deux surveillantes sont appelées et sortent de l'appartement. Il ne reste que l'infirmière qui se prépare à partir aussi. Elle attend le retour des surveillantes en jouant avec son téléphone.


L'interphone de l'appartement sonne. L'infirmière se lève et se dirige vers le hall d'entrée. Son portable est sur la table.

"Vite ma chérie, place toi devant la fenêtre." Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle est debout devant la fenêtre en se tenant au dossier d'un fauteuil. J'attrape le portable, il est ouvert sur une page Facebook. Je prends la photo de Gwendeline en cadrant pour avoir un aperçu sur l'extérieur, un bout de mers entre les immeubles et une sorte de temple pyramidal qui semble en bois. Je rédige le commentaire (nous somme...) L'infirmière revient, vite publier, public, fermer la page. Vite revenir à ma place. L'infirmière arrive avec les deux surveillantes. Elle prend son portable et s'en va.



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