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L'île des Sylphides II


XX - La solution délirante -


Mademoiselle Betty, nous attend dans le boudoir de Mademoiselle Sophie. Camille et Cléo nous poussent dans nos chaises roulantes.

On entre dans le boudoir. Des petits fauteuils individuels sont disposés en cercle.

Sont également présentes, la Doctoresse Claude, Estelle, Coralie, Ethel au côté de Mademoiselle Sophie et Mesdemoiselles Céleste, Betty, Bertine et Delphine.

Gwendeline et moi, sommes installées face à Mademoiselle Sophie.


Mademoiselle Betty se lève. C'est impressionnant, elle est perchée aux sommets de talons impossibles. Les pieds quasiment verticaux, reposent sur une plate-forme, qui la grandit encore plus.

"Bonsoir Mademoiselle Sophie, bonsoir à toutes."

"Hier, nous nous sommes réuni en petit groupe, la Doctoresse Claude, Mademoiselle Céleste pour sa compétence de danse classique et moi-même. Nous avons confirmé qu'il n'était pas raisonnable de faire subir une nouvelle opération des pieds à nos deux poupées. Par contre, il serait bien de mettre en valeur cette cambrure de leurs pieds, qui est tout à fait exceptionnelle. Mais qui en même temps, les empêchent de marcher normalement. Il m'est vite apparu, que des chaussures avec de très hauts talons, ne pourraient pas convenir. "

"Je vous rappelle qu'elles ne peuvent plus poser le pied à plat, mais qu'elle peuvent le cambrer anormalement en arrière, comme vous pouvez le voir sur ce dessin. "



"Vous constatez aussi qu'un haut talon, n'a pas sa place. De plus, il n'y a plus d'appui dans le prolongement de la jambe. "


Le dessin de Mademoiselle Betty est clair. On ne peut plus porter de chaussures ordinaires, avec ou sans talons.

Elle continue sa présentation.


"J'ai conçu un projet, qui règle le problème du point d'appui. Ensuite, il m'a fallu le rendre élégant et je crois aussi très spectaculaire. Ce n'est bien sûr, pas conventionnel. Mademoiselle Céleste aura beaucoup de travail pour leur apprendre à maîtriser une nouvelle façon de marcher."

"Si la plante du pied ne peut plus supporter leur poids, alors, le dessus le pourra... Mesdemoiselles voici le projet d'un nouveau genre de chaussure."

Elle se retourne et sort une grande feuille qu'elle nous présente.



"C'est un talon façon chopine vénitienne, mais retourné."

Betty nous décrit son projet.

"L'intérieur est modelé sur la forme de leurs pieds. Le talon et la semelle sont métalliques et parfaitement rigides pour bien maintenir leurs pieds. La base du talon est suffisante pour qu'elles puissent rester debout, sans aide. Je pense qu'elles devraient pouvoir marcher à petits pas, avec un peu d'entraînement."


Gwendeline et moi, on se regarde perplexe. Je me demande s'il est vraiment possible de porter ça. Le pied presque vertical, plus le talon vénitien, mais on va être immense...

"Mademoiselle, c'est trop haut. J'ai peur de ne pas pouvoir tenir debout sur une telle hauteur."

Betty me répond.

"Oui Gwendoline, c'est le modèle que j'ai créé spécialement pour vous deux. Cette chaussure est spectaculaire, mais je suis consciente, quelle est difficile à porter. C'est pour cela que je fais fabriquer le même modèle, mais avec un talon beaucoup moins haut et plus large. Quand vous maîtriserez la marche avec le modèle plus bas, on essayera avec le talon plus haut."


Mademoiselle Céline intervient.

"Ne craignez rien, je vous aiderais à marcher avec grâce perchée sur ses talons si particulier, si étonnant. Je sais comment entraîner des danseuses à faire des pointes, et je pense que ces chaussures vous aideront à vous tenir bien droite, à avoir une belle posture."

"Mes tendres amies !" Dit Mademoiselle Sophie. "Je suis certaine que vous transformerez cette catastrophe en quelque chose d'extraordinaire, sans oublier l'élégance que j'exige pour mes deux poupées adorées."


Mademoiselle Sophie se lève. La réunion est terminée. Mademoiselle Betty demande à Camille et Cléo de là suivre. Elles nous poussent en là suivant. On entre dans un petit appartement. Derrière une porte, un atelier.

Des pièces de cuir sont étalées sur une table.

Une machine à coudre, mais plus grosse que celle des couturière est installée à côté de la table.

Une collection de chaussures sur des étagères. Que des chaussures de femme, et toutes avec des talons plus ou moins hauts. Toutes différentes, dans leur forme et leur coloris. Il me semble qu'il n'y a que des chaussures en cuir.

"C'est mon atelier cordonnerie. " Dit Betty.

"Je vais faire un moulage en plâtre de vos pieds. Vu leur cambrure si forte, c'est indispensable pour réaliser vos chaussures. Comme je l'ai dit, je vais vous faire des chaussures avec le plus petit talon possible et plus large que le modèle définitif."

"Alors, on ne pourra plus porter des chaussures normales à talons aiguilles ? "

"Humm, je ne devrais pas le dire, mais j'ai un autre projet. Il n'est pas du tout au point, donc on verra quand vous maîtriserez vos nouvelles chaussures."


De retour dans nos appartements, Camille et Cléo décident de changer nos corsets. Suspendue, Cléo me délace mon corset court, celui que je porte pour pouvoir m'asseoir dans la chaise roulante. Elle a choisi un corset très long, qui me couvre la poitrine et descend jusqu'aux genoux. Elle commence à me lacer du bas jusqu'à ma taille et ensuite du haut en descendant jusqu'à ma taille, qu'elle serre de toute ses forces. La manoeuvre est recommencée, encore et encore. Je me sens raide, de plus en plus compressée.


"Camille ! Viens m'aider à lui serrer la taille, à deux, on aura plus de force, je viendrais t'aider aussi pour Gwendeline."

Le corset grince sous la tension. Je me sens faible, je ferme les yeux, je pars... je sens à peine qu'elles me détachent et m'étendent sur le lit. Quelqu'un me ventile le visage. Un peu d'air frais, si peu mais si délicieux et si difficile à respirer. Je dois me calmer, contrôler ma respiration tellement limitée. Gwendeline est déposée dans le lit, à mon côté. j'entends Cléo dire à sa collègue.


"Inutile de les attacher, elles sont tellement serrées, qu'elles ne risque pas de se lever toutes seules."

"Oui ma chérie, on a du temps libre. Après tout, elles peuvent bien passer la nuit ainsi."

"Il est seulement 18 heure, on a toute notre soirée pour nous deux. Viens, je t'aime."


Et elles nous laissent seules, broyées dans nos horribles corsets, au bord de l'évanouissement. J'entends la respiration limitée de ma chérie, mais je n'ai pas la force de lui parler.

Respirer, pas trop fort, ne pas paniquer, juste respirer un peu... tenir...



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