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L'école de Mademoiselle


VI - Les mesures


Monsieur... Truc Chose. Suivez-moi. Dit Mademoiselle Corsélia De Gaches.

Je regarde Mademoiselle Claudia qui me fait un signe. Heureusement, Mademoiselle Corsélia De Gaches marche lentement. C'est même incroyable qu'elle puisse marcher avec une robe longue aussi étroite. Elle a une allure extraordinaire, et se tient droite, cambrée. Sa jupe danse autour de ses chevilles. Je la suis facilement malgré ma jupe étroite, mais bien plus courte que celle de Mademoiselle.

On change de bâtiment en empruntant un couloir vitré entre les deux bâtisses. Elle s'arrête devant une porte sur là quel est inscrit "Atelier de Corseterie Gaches-Sarraute"

L'intérieur est aménagé comme un salon d'essayage d'un grand magasin. Sur un comptoir, des mannequins présentent des corsets à la taille étroite et très cambrée. Dans une armoire vitrée, une série de mannequins en robe ou en sous-vêtement, mais toutes avec une taille de guêpe, et toutes bien cambrées. J'ai l'impression d'un voyage dans le temps. Un magasin de corseterie des années 1900, avec ces dames en robes longues, grands chapeaux et tailles étroites.

Mademoiselle Coralie !

Une jeune fille élégante, assez petite entre dans le salon.

Voulez-vous prendre les mesures de cette personne. Dit Corsélia en me désignant.

Oui Mademoiselle.

Elle s'approche, elle est vraiment petite, mais surtout, je suis hypnotisé par sa silhouette, sa taille minuscule, doit probablement être atrocement serrée.

Elle s'approche de moi, visiblement à bout de souffle.

Sans perdre de temps, elle sort un mètre ruban, un carnet et commence à prendre mes mesures avec une minutie incroyable.

Elle note, poids : Soixante-deux kilos.

Taille : Un mètre cinquante-six

Oui, je ne suis pas très grand et quelques kilos de trop. La suite des mesures est plus surprenante, beaucoup plus détaillée.

Tour de taille détendue :

Soixante-quatorze centimètres.

Tour de taille serrée :

Soixante-deux centimètres.

Tour de ...

C'est long, très long. Je n'imaginais pas que l'on puisse prendre autant de mesures. Le plus étonnant, c'est la mesure de mon tour de taille. Une mesure normal, détendu, une autre en gonflant le ventre la troisième en rentrant le ventre et la dernière en me serrant la taille dans une ceinture de cuir. Bon, cela est probablement normal dans un atelier de corseterie.


Mademoiselle Claudia entre dans le salon de corseterie.

Je suppose que vous avez pris ses mesures. Il vous faut quel délai pour lui fournir un corset ?

En fait, Claudia, au moins une semaine, car je ne vais pas réaliser un seul corset, mais plusieurs. Il est important qu'elle puisse changer de corset et de rester corsetée en permanence. Il lui faut donc au moins deux corsets de rechanges.

Ho oui, tu as raison, elle devra être corsetée sans interruption. Et tu penses lui faire des modèles différents ?

Oui, mais après la réalisation de son premier corset et des deux de rechanges. Ne crains rien, tu as encore trois mois pour la préparer à comparaître devant la directrice.

Oui, tu as sûrement raison, je m'inquiète parce que Mademoiselle Blanche De Caylus est très exigeante.


Mademoiselle Bertine intervient.

Je dois aussi prendre des mesures de notre candidate. Je devrais lui préparer un premier trousseau. Juste suffisant pour le passage devant Mademoiselle Blanche De Caylus.

Oui, bien sûr. Dit Corsélia.

mais il faudra tenir compte de sa silhouette que je vais modifier avec mes corsets.

Ho oui, je me doute que son tour de taille va diminuer.

Et Mademoiselle Bertine me dit :

Suivez-moi !

On sort dans le couloir pour entrer dans une autre pièce. Manifestement un atelier de couture. Plusieurs machines à coudre, dont une plus grosse, différente des autres. Des mannequin de divers types, avec des silhouettes très fines, et la taille étroite.


Bertine demande à une couturière de prendre mes mesures. C'est long. La couturière note une multitude de mesures, des mesures classiques, mais aussi le tour de mes poignets, le tour de mes doigts, mon tour de taille et comme ça ne suffit pas, elle prend des photos de mon visage de face, trois quarts, profil, de mes mains, de mes pieds...

C'est interminable, mais pourquoi ne se sert-elle pas des mesures prises par Mademoiselle Corsélia De Gaches.

J'ai mal aux pieds avec mes nouvelles chaussures qui me cambrent trop.

Ma formation continuait. Beaucoup de marche, des cours de diction pour acquérir une voie plus légère, plus haute. Des cours de français féminisé, des cours de maquillage, de coiffure.

Les journées bien remplies par une multitude d'exercices, maintien à table, cours de danse...


Mademoiselle Claudia me présente Lucie. Elle est la coiffeuse de l'institution.

C'est elle qui te donnera des cours de coiffure. De plus, trois fois par semaine, elle te fera des soins particuliers. Ils sont destinés à fortifier tes cheveux, les rendre plus longs, plus épais. C'est un nouveau procédé expérimental qui a déjà démontré son efficacité. Il est prévu des compléments alimentaires pour amplifier ce soin. Sur le plan esthétique, elle maintiendra ta coloration, de sorte que tu restes parfaitement blonde.

Mademoiselle Lucie me dit

Mademoiselle, avec mes soins, vos cheveux vont grandir plus vite, mais ils sont encore trop courts. Je suis obligée de vous faire porter une perruque, avec les cheveux qui vous encadrent le visage et s'étalent sur vos épaules.

Cette perruque, est ondulée, blonde et assez volumineuse. Mon visage semble plus petit dans cette masse de cheveux aux larges boucles.


Ce matin, Mademoiselle Claudia m'apporte de nouvelles chaussures. Elle me les montre. Je suis partagé, elles sont très belles, avec un talon effilé. Elle m'annonce une hauteur de neuf centimètres. Elle me fait asseoir pour m'enfiler ces nouvelles chaussures. Debout, je sens que c'est plus haut, mais pas trop. Par contre, le talon aiguille est moins stable. Les premiers pas ne sont pas faciles. Je dois faire attention quand je pose le talon au sol. Il est tellement fin, que je n'ai pas de stabilité. Je dois avancer prudemment sur ses talons si fins. Ne pas me tordre la cheville, essayer de ne pas trembler. Après deux jours d'entraînement intensif, je marche presque normalement, mais je dois rester concentré à chaque pas.

Demain, dernier jour de la semaine. Claudia est fébrile. Je la sens impatiente. Elle finit par me confier son impatience à me corseter.

Demain, ton corset sera prêt, demain, je vais pouvoir te serrer, te modeler le corps. Ce sera merveilleux, je suis certaine de te faire une silhouette étonnante.

Oui, sans doute, demain sera pénible ou banale. Je ne sais pas. Je crains ce lendemain.




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