TEXTES - Sophie

 

 

Souvenirs de Sophie

 

 

 

Par Fred Pody.

 

 

VII

Habillée et resserrée

 

Déjà deux semaines que j'étais arrivée au château. Comme Mende était loin, Le souvenir de mon départ, les jeux dans les bois avec André, mes disputes avec mes parents... tous cela me semblait déjà loin dans le passé. Mais maintenant, j'aspirais à des changements. Si les deux premières semaines avaient été riches en découvertes, je dois dire que l'ennui me gagnait. Les journées enfermée dans mes appartements étaient plutôt monotones. Delphine avait insisté pour que je reste en corset, mais toujours à la même taille durant toute cette période, sans me resserrer.

Cela devait être efficace, car maintenant je me sentais confortablement maintenue et doucement serrée. Quelle différence avec les trois premiers jours. J'appréciais le soutient ferme de mon corset, bien que sa rigidité m'interdise certain mouvement de flexion de la taille.

10 heures le matin. J'attends avec impatience Caroline et Delphine. J'espère que Caroline apportera de quoi m'habiller convenablement.

Deux semaines vivant quasiment nue, seul le corset me couvrait le ventre. Je ne pouvais évidemment pas sortir ainsi. Mes promenades la nuit en compagnie de Delphine étaient un délice. La caresse de l'air frais... Excepté mon corset, j'étais nue sous une grande cape qui ne fermait pas. La magie d'un parc sombre dans le quel on s'imaginait se perdre. Le visage délicat de Delphine très pâle, d'autant plus pâle qu'il se dévoilait par instant, cerné par ses longs cheveux noirs, un visage à peine éclairé par la lumière grise, un peu bleutée de la lune.

10 heures et quart toujours personne. Je ne pouvais pas imaginer qu'ils m'aient oubliée.

On frappe à la porte! Enfin... mon coeur bat fort. Une nouvelle étape m'attend.

Caroline entre suivie de Delphine qui s'approche de moi et m'embrasse tendrement. Caroline s'est arrêtée, me regarde, et s'avance lentement, pour m'embrasser timidement sur la joue.

Ninon entre également portant des cartons et repart aussitôt pour revenir très vite avec d'autres cartons

- Ma chère Sophie. Me dit Delphine comment te sent-tu? Le corset, tu le supporte mieux maintenant?

- Ho! Oui. Je m'y suis bien habituée. Il est devenu agréable à porter, et je suis certaine de pouvoir le porter beaucoup plus serré.

- Tant mieux, car à partir de ce jour, je commence la véritable réduction de ta taille. Mais il faut éviter les excès. Je te réduirais la taille centimètre par centimètre, très lentement et régulièrement. Ceci durant une bonne semaine, et ensuite, tu auras droit à une période de repos sans nouveaux serrages, seulement en gardant le tour de taille que tu auras atteint au bout de cette première période de resserrage.

Mais avant de commencer le resserrage du corset, Caroline va s'occuper de toi.

- Merci Delphine. Caroline, tu vas me donner des vêtements? Je vais enfin pouvoir m'habiller normalement?

- Normalement! Me dit Caroline. Ici rien n'est tout à fais ordinaire, alors la normalité... Mais rasure toi. Tu auras une belle robe et d'autres choses aussi.

- Ninon t'aidera dit Delphine à Caroline. Elle sait comment lui enlever son corset et elle est une parfaite camériste.

Delphine s'écartait un peu, et s'assis dans un "Voltaire" de sa manière habituelle, sur le bord du fauteuil, se baissant en fléchissant les jambes, le buste parfaitement droit et rigide. Sa taille ne se pliait pas d'un seul millimètre. Delphine nous observait, le buste raide la taille d'une minceur, d'une étroitesse à crier. Seul le haut de sa poitrine montait à chaque inspiration. Elle était une statue, une oeuvre d'art de la mode extrême.

Caroline sortit d'un carton une chemise de dessous et un pantalon de dentelle fendu dans l'entrejambe, un pantalon très gonflé sur les hanches par une multitude de volants, de dentelle. Mais mon corset devait être enlevé et je n'avais plus le droit de me tenir debout sans être corsetée. Caroline se tourna vers Delphine et, comprenant son embarra, appela Ninon, qui me conduisit dans la salle de bain, suivie de Caroline.

Ninon fit descendre la barre de laçage et je passais les poignets dans les sangles de sorte que je puise être soulevée.

Ninon actionna le treuil et me fit quitter le sol. Elle me délaça et dégrafas mon corset. Je sentais la fraîcheur de l'air sur mon ventre libéré du corset. Ninon sortit de la salle de bain pour demander à Delphine la clef de mes chaînes aux chevilles. Depuis une semaine, mes poignets et mes chevilles étaient restées enchaînées, Ninon ne possédait que la clef de ma ceinture métallique pour pouvoir changer mon corset et me faire prendre mon bain le matin. Comme je ne portais pas d'autre vêtement que mon petit corset, il avait été inutile de me libérer mes poignets que Delphine avait enchaîné pour m'interdire certaine chose. De même que la chaîne de mes chevilles destinée de m'apprendre à marcher à tout petits pas.

Caroline put alors me passer ma nouvelle chemise de dessous qui était lisse au niveau de ventre mais garnie d'une profusion de dentelle sur ma poitrine et en bas de la chemise, qui descendait sur les hanches. Vint ensuite le pantalon de dentelle, qui devait facilement doubler le volume de mes hanches et de mes cuisses par la quantité incroyable de volants en dentelle. Ce pantalon était fermé par des rubans de soies roses, juste dessous les genoux et se terminait par deux grandes corolles de dentelle, comme des jupons miniatures qui s'étalaient sous chaque genou. Ces deux larges rubans avaient été noués par Caroline en faisant deux grands noeuds qui s'étalaient à l'extérieure de mes genoux comme deux grandes ailles de papillons roses.

Le grand miroir en face de moi, me donnait une image merveilleuse de ma transformation. Je n'avais jamais porté des dessous aussi élégants et sophistiqués, ma silhouette se transformait radicalement, me faisant des hanches généreuses, très femme, et toutes en douceur vaporeuse, par le volume des dentelles.

Quel dommage que mes poignets me fassent un peu mal, parce que le reste n'était que douceur et volupté.

Ninon revint et m'agrafa mon petit corset qui devait faire contraste entre ma taille fine, étroite et rigide par rapport à mes nouvelles hanches volumineuses douces et vaporeuses. Elle me laça à 54cm, comme le premier jour.

Caroline m'enfila les jambes dans des bas de soie, fixés par des jarretelles qu'elle glissa sous mon pantalon, aux-dessus des genoux. Vint ensuite une paire de bottines, avec des talons plutôt hauts, je les voyais à peine, mais mes pieds durent se cambrer fortement pour entrer dans ces bottines. Ces bottines montaient à mi-mollets et se fermaient par un lacet que Caroline serra fermement. Ensuite, Caroline appela Delphine, qui m'inspectait sous toutes les coutures.

Delphine demanda à Caroline:

- Tu dois encore lui mettre d'autre chose?

- Oui, elle doit encore porter des jupons et un cache corset.

- Bien! Dit Delphine. Ma tendre Sophie, je vais commencer la véritable réduction de ta taille. Cela se fera par période de 5 ou 6 jour, avec ensuite une semaine de repos, sans nouveau resserrage, le temps que tu t'habitue à ta nouvelle taille et que tes organes internes puissent se déplacer lentement. Durant cette première période, ton corset sera resserré d'un cm supplémentaire chaque matin et ceci pendant 5 jours. Tu es prête?

- Oui, je je l'espère.

- Ho! Quel petit "oui", ne craint rien ma tendre Sophie, je serais sans doute ferme et inflexible, mais rassure-toi, tu n'es pas la première fille à qui j'ai réduit le tour de taille.

Delphine se plaça derrière moi, je sentis le corset se relâcher légèrement quant elle dénoua les lacets, et ensuite la pression sur le ventre augmenta. Delphine avait tiré sur mes lacets, me réduisant la taille d'un centimètre.

Je ne sentais presque pas la différence, et j'aurais souhaité qu'elle me serre encore plus.

- Patience! Me dit Delphine. Ce n'est que le premier resserrage. Dans cinq jours, le dernier centimètre sera beaucoup plus difficile. Tu ne ferra plus que 49cm de tour de taille et on pourra fêter ton passage sous la barre des 50cm.

Dans cinq jours J'imaginais difficilement que je pouvais avoir la taille aussi fine en si peu de temps.

Cinq jours de resserrage à endurer et ensuite un repos pour m'habituer à ma nouvelle silhouette, ma nouvelle compression de mon ventre. Delphine ayant terminé d'ajuster mon corset, Ninon m'enchaîna de nouveau les chevilles par-dessus mes bottines, ensuite comme j'étais de nouveau bien corsetée, et enchaînée, elle me descendit sur mes pieds.

- Ho!

Heureusement que la barre de laçage descendait lentement. C'est avec beaucoup de maladresse que je tentais de poser les pieds au sol. Je n'arrivais pas à trouver la bonne position pour me tenir bien stable sur mes pieds. C'est Caroline qui dû me guider en me tordant les chevilles pour que la pointe de mes talons repose sur le sol en même temps que la pointe de mes orteils. Mes talons bien trop hauts me cambraient douloureusement la plante des pieds et ne me permettaient pas de trouver l'équilibre.

Je ne pus lâcher la barre de laçage qu'avec l'aide et l'appui de Ninon.

Je restais immobile, les pieds tremblants sur leurs talons bien trop hauts pour moi, les jambes fléchies pour soulager la cambrure forcée de mes pauvres pieds.

Delphine et Caroline souriaient en me voyant si peu sure de mon équilibre.

- Caroline dit à Delphine en riant: Je crois bien que notre petite protégée ait besoins d'apprendre à marcher, elle ressemble à un poulain qui vient de naître en équilibre précaire sur ces longues pattes.

- Ho oui! Dit Delphine. Il lui faudra beaucoup d'exercices et de leçons de maintient pour lui apprendre à mettre un pied devant l'autre sans perdre son équilibre, et encore plus de leçons pour qu'elle puisse se déplacer à petits pas hauts perchés, avec un minimum de grâce.

- Delphine ajouta à mon intention: Sophie! Je te conseille de t'entraîner aux talons très hauts le plus vite possible. Profites que tu ne porte qu'un petit corset. Le jour ou je te ferais porter un corset plus long et donc plus rigide, il te sera bien plus difficile de garder ton équilibre sur tes hauts talons avec le buste droit et raide.

Il est vrai que j'avais une posture un peu bizarre, les jambes fléchies pour atténuer la cambrure des pieds et le corps penché en avant pour retrouver un peu d'équilibre. Ninon m'aida à faire un petit tour dans le salon. Un petit tour très lent, à petits pas limités autant par la chaîne reliant mes chevilles que par ces talons vraiment trop hauts. Delphine et Caroline m'encourageaient à me redresser, à tendre mes jambes, mais il m'était encore impossible de ne pas fléchires les jambes.

Caroline me demanda de m'approcher. Elle avait sorti d'un autre carton une série de jupons, tout blancs et ornés de volants dans le même style que les volants de mes pantalons. Même style mais plus large et sur toute la hauteur du jupon.

- Caroline dit à Ninon: Mademoiselle, vous devrez assurer l'habillage de Mademoiselle Sophie et je vous prie de suivre les instructions suivantes pour l'ordre dans le quel vous devrez Habiller Mademoiselle Sophie.

- Oui Madame. Répondit Ninon qui semblait inquiète en voyant tout le travail que mon habillage du matin allait lui demander.

- Caroline continua: Vous Vous rappelez l'ordre de son habillage: La chemise de dessous, les bas tenus par des jarretelles, le pantalon de dentelle, le corset, et les chaussures pour terminer l'habillage à la barre de laçage. Ensuite, une fois Mademoiselle Sophie libérée de la barre de laçage, le premier jupon. Vous noterez que les jupons sont numérotés. Bien qu'ils se ressemblent et qu'ils sont tous largement garnis de volants de dentelle pour leurs donner du volume, le premier est plus court et descend jusqu'au sol, les jupons suivants sont de plus en plus longs de sorte à descendre également jusqu'au sol malgré leurs ampleurs de plus en plus grandes. Il y a sept jupons superposés pour la robe de jour ordinaire, treize jupons pour la robe du soir et encore plus pour la robe de bal. Par-dessus vous lui mettrez le cache corset. C'est un modèle spécial, dessiné par Madame Delphine. Il a beaucoup de dentelles très denses au niveau de la poitrine et est baleiné comme un corset. Il se lace dans le dos comme un corset de sorte à être au plus près de sa silhouette corsetée, et de ne faire que le minimum d'épaisseur sur sa taille.

Je n'en croyais pas mes oreilles, je pensais que seul mon corset serait resserrer, mais je devais subir des bottines avec des talons atroces et en plus toute cette superposition de jupons, de cache corset Mais je vais étouffer sous autant de vêtements, je peux à peine marcher avec mes nouvelles chaussures mais si en plus je dois porter toutes ces choses en même temps, je ne pourrais sûrement plus bouger.

Caroline attachait mon premier jupon en montrant bien à Ninon comment nouer le cordon du jupon. Avec mes jambes fléchies, le jupon traînait un peu trop par terre et Caroline me demanda fermement de me redresser.

Les jupons s'accumulaient autour de moi, formant une corolle de plus en plus large qui s'évasait à partir de ma taille corsetée.

Après mes sept jupons, le cache corset qui recouvrait ma poitrine, qui était ainsi couverte pour la première fois, depuis deux semaines. Deux semaines entièrement nue. Deux semaines qui m'avaient permit de m'habituer à ne plus porter aucun vêtement et brutalement cette accumulation de vêtements lourds et chauds

Caroline et Delphine restèrent en ma compagnie toute la journée. Elles tenaient à m'observer dans mes nouveaux vêtements, à me faire faire des exercices de marche, à me déplacer avec ces jupons, à gérer leurs encombrements, à me tourner lentement sans faire voler ces jupons et risquer d'accrocher un objet, de le faire tomber Apprendre à me déplacer dans des lieux encombrés avec grâce, délicatesse malgré le volume de mes jupons. Mais le plus difficile était de marcher. Marcher en étant perchée sur des hauteurs invraisemblables, sans voir mes pieds cachés par les jupons, et les chevilles enchaînées par une chaîne de quinze centimètres, le tous le plus gracieusement possible en me tenant bien droite.

J'étais intriguée par mes chaussures, et je me demandais quel pouvais être la hauteur de mes talons.

- Caroline. Dis-moi, mes chaussures ont des talons très hauts Mais c'est la première fois que je porte de telles bottines. Peux-tu me dire quelle est la hauteur de mes talons s'il te plaît?

- Mais bien sur ma tendre Sophie. Ils font dix centimètres. Mais ne t'inquiète pas, tu t'y habitueras très vite et tu pourras en porter de biens plus hauts.

- Encore plus haut?

- Oui, mais ne sois pas impatiente, Chaque chose en sont temps. Aujourd'hui, il est plus sage de se limiter à dix centimètres. Plus tard tu auras des talons et des chaussures bien plus intéressantes. Mais avant il faut bien faire tes exercices de marche et acquérir une posture et une démarche plus élégantes.

La journée fut longue et le soir le bien venus. Ninon avait maintenant beaucoup plus de travail pour me déshabiller le soir et ce fut avec soulagement que je pus m'étendre dans mon lit, débarrassée de tous ces jupons encombrants.

Bien que mon corset ait été réduit d'un centimètre, je le sentais à peine et la nuit fut douce.

Lendemain matin. Branle bas de combat.

Il fallait être prête à neuf heures, et deux heures ne furent pas de trop pour prendre mon bain, sortir du bain attachée à la barre de laçage, dessous, pantalon, corset, bas, chaussures, ensuite mes chaînes de chevilles, ma ceinture métallique cadenassée, mes sept jupons et cache corset. Ouf! , Ninon était à bout de souffle, et moi solidement corsetée, perchée au sommet instable de mes talons, étouffant sous ces jupons et tous ces falbalas.

Delphine entra, elle aussi toute essoufflée. Elle avait essayé en vain de rattraper son retard. En fait, elle s'était dépêchée autant que son corset le lui permettait. Et son corset ne lui avait pas permis beaucoup tellement elle aimait être atrocement lacée.

Je du reprendre place sous la barre de laçage. Vivement soulevée, mon cache corset enlevé. Delphine put ainsi me réduire la taille d'un centimètre supplémentaire. Ninon me relaça mon cache corset et enfin libérée de ma barre de laçage, les exercices et entraînements prévus pour la journée purent commencer.

Le lendemain fut plus calme. Ninon avait un peu plus l'habitude de mon habillage et Delphine était présente quand je me balançais doucement suspendue à la barre de laçage. Delphine me réduisit encore la taille d'un centimètre pour la troisième fois. Et je sentais mon corset me serrer vraiment plus fort.

Le quatrième jour, la réduction d'un nouveau centimètre avait été pénible, mon corset était beaucoup plus dur, la compression douloureuse, mon souffle s'était nettement réduit, et je crus bien me sentir mal quand Ninon me remis sur mes pieds. Les sept jupons et le cache corset ont eu raison de ma résistance, et je dus m'asseoir pour récupérer un peu.

La journée fut longue, je ne pouvais pas faire mes exercices de marche et de maintien complètement. Je devais très souvent arrêter et m'étendre une demi-heure avant de reprendre. Ninon devait m'aider à me relever, mon corset m'avait pris mes forces et mon souffle.

Le cinquième jour. Delphine me serra de nouveau, mais plus lentement, le cinquième centimètre fut le plus éprouvant. Mon corset me serrait durement, il avait acquit plus de rigidité par le serrage.

Descendu de la barre de laçage, j'avais dû prendre un peu de repos avant la suite de mon habillage.

Ninon et Delphine purent enfin m'habiller complètement de mes jupons et cache corset, mais cela me fut une épreuve pénible. Tous ces falbalas m'étouffaient avec un corset impitoyable qui me broyait le ventre et m'empêchait de respirer normalement.

- Courage Sophie. Me dit Delphine. Tu as réussi à atteindre quarante neuf centimètres de tour de taille. Maintenant, je vais te laisser récupérer un peu de force. Repose-toi bien. Nous reprendrons les exercices dans quelque jour

 

 

 

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