TEXTES

 

Une saison sur Boréa

 

Par Carine.

Chapitre VII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Je suis dans un institut d'éducation renforcée pour jeunes filles sauvages. J'y suis maintenant depuis deux mois, et je dois y rester encore au moins quatre mois si je veux ressembler aux autres filles blondes de la bonne société Boréenne.

  

  Il faut expliquer beaucoup de chose. Boréa est une petite planète à la géographie aux trois quarts inconnue, les humains et les Atlans y vivent, les premiers amenés par les seconds probablement, peut-être sommes-nous dans une sorte de zoo planétaire ? Ceci expliquerait pourquoi nous y trouvons des animaux issus de la terre mais aussi de bien d'autres mondes.

  Deux civilisations humaines vivent sur les rivages d'un des quatre continents, un champ de force infranchissable, sauf par les Atlans, délimite la zone attribuée aux humains. Le continent n'a pas de nom, pas plus que les barbares. Je sais simplement que les naissances sont contrôlées par les Atlans pour les deux groupes d'humains.

  Périodiquement, suite à des guerres je suppose, des jeunes filles barbaresques sont capturées et doivent intégrer l'Empire. N'ayant pas plus d'éducation qu'elle, je me retrouve dans cet institut spécialisé dans notre apprentissage. En fonction de la couleur de cheveux, chacune se retrouve promise à différent destin, étant blonde, le mien semble plutôt agréable.

  

  Evidement tout dépend de ce que l'on envisageait de faire de sa vie, étant donnée que je n'envisageais rien, mon sort actuel me convient parfaitement.

  

  Ceci dit, c'est un institut d'éducation renforcée, la discipline est impitoyable, sûrement pour faire rentrer dans le moule au plus vite ces jeunes sauvages. Ayant lamentablement manqué un exercice de danse pourtant simple, je suis punie, une fois de plus, pour le reste de la semaine. Les punitions sont additives, elles ont un degré et une durée. N'étant pas parmi les plus douées, je suis souvent punie ce qui a l'inconvénient d'être douloureux physiquement et moralement mais l'avantage de m'assurer la sympathie de toutes les autres filles. Il faut dire qu'en ce moment, je cumule, je suis pratiquement au sommet des punitions possibles.

  

  C'est un cours sur la vie politique de Boréa, je suis assise à mon pupitre, la tête posée sur deux sortes d'électrodes qui déversent la connaissance dans mon cerveau. Il n'y a pas réellement besoin de comprendre, puisque c'est déjà fait ; simplement après le cours théorique, nous passons à de petits exercices pratiques pour réellement intégrés ses connaissances. Si je suis excellente dans les matières théoriques comme l'organisation de l’empire ou encore la gestion ménagère, je suis nulle dans toutes les autres malgré mes efforts. Comme quoi, il ne suffit pas toujours de savoir pour bien faire, surtout qu'avec ma tenue on ne me simplifie pas la tache.

  

  Normalement notre tenue de pupilles consiste en une robe longue, décolletée, portée sur un corset, avec des gants, des bottines et des bas, en plus d'une combinaison sous le corset. La couleur de la robe est assortie à la couleur des yeux, la mienne est donc grise. Comme je suis plus maladroite que la moyenne les gants sont trop petits d'une pointure, c'est douloureux et ça me rend encore plus maladroite. Comme je me suis découverte une nature bavarde avec mes voisines, un bâillon en cuir me bâillonne, me forçant à garder la bouche ouverte sur un cylindre de huit centimètres forcés entre mes dents jusqu'à la luette. Je dois mobiliser une part considérable de ma volonté pour ne pas céder aux nausées que cela provoque. Comme je me tiens mal mon corset est renforcé d'une minerve elle aussi lacée sur ma nuque, qui force mon cou et ma tête dans une position jugée digne de mon rang. Par un jeu de crochet le bâillon est aussi fixé à cette minerve. Comme je me plaignais de l'étroitesse excessive de ma taille, mon corset est encore plus sévère et encore plus serré : il couvre de mes cuisses jusqu'à ma poitrine, me cambrant résolument et réduit mon tour de taille a un irréelle cinquante centimètres, sachant qu'au bout de notre formation, notre corset devra être serré à quarante-six centimètres au maximum. Celles qui auront un tour de taille inférieure seront encore plus désirées par les nobles de l'Empire, car nous vivons dans un Empire, avec un Empereur roux, des princes et des princesses roux et rousses, des ducs, des comtes, des marquis, des barons blonds, le reste travaille et est châtain ou brun. Le professeur est en fait le duc de la province du Septrion, à ce titre, membre du Conseil de l'Empire.

  

  Le cours est terminé, après une courte pause, nous allons prendre une leçon d'étiquette, où je vais sûrement encore me faire remarquer par mon manque de grâce. Nous sommes une trentaine à suivre le cours et nous partageons des chambres de quatre : Laureen, Dorine et Jade, toutes trois de superbes blondes de mon age, viennent me retrouver, elles demandent si je vais bien tout en se réjouissant de ne pas être à ma place.

  

  Nous marchons dans les couloirs de l'école, bavarder est interdit et des femmes delta font régner la discipline à coup de cravache sur nos mollets, en notant soigneusement le nom des coupables. Elles portent de stricts tailleurs bleu marine avec des escarpins à talon aiguille et également des bas à couture noirs, bien entendu, elles aussi sont corsetées, tout comme les servantes chez notre hôte, le professeur Calmette. Seulement, la hauteur dans la société étant liée à la hauteur du talon et à la finesse de la taille, leurs corsets sont moins serrés que les nôtres et leurs talons ne font que huit centimètres. Le soir venu les comptes sont faits en fonction des résultats aux exercices, les mauvais points sont distribués ou retirés et les punitions sont ajustées en conséquence.

  Il y a quatre classes dans l'institut, par contre l'âge des élèves est relativement constant : Quatorze ou quinze ans comme moi. Je suppose que lors des conflits, les femmes plus âgées ou les enfants trop jeunes ne sont pas enlevés, les machines à apprendre fonctionnent sûrement beaucoup moins bien avec un cerveau encore immature ou trop vieux. Lors de certains cours, deux classes sont réunies, c'est le cas pour l'étiquette. C'est pour moi l'occasion de comparer mes punitions avec les autres, Certaines ont, comme moi, un bâillon, d'autres portent également des gants trop étroits ou une minerve ; mais rares sont celles qui cumulent plusieurs handicaps, par contre, une jeune fille de l'autre classe me bat très largement : N'arrivant sûrement pas à compenser ses mauvais points par des bons points dans les matières les plus simples. Le nombre maximal de mauvais point est de cent, j'oscille entre cinquante et soixante, ce qui est déjà très mauvais, cette jeune fille, une adorable blonde qui répond au prénom de Sandra, arrive à l'impressionnant total de cent quarante. D'après les confidences de Dorine qui connaît une autre élève partageant la chambre de l'infortunée, ses tourments sont vraiment ignobles. Assez curieusement, la savoir et la voir dans la plus profonde détresse attise ma curiosité et non ma pitié.

  Elle ne porte pas comme nous une robe légère, mais une robe de punition en cuir qui doit être aussi lourde qu'étouffante. Par un ingénieux système de lacet, la robe met en valeur la finesse et la cambrure extrême de sa taille. Dorine nous assurant qu'elle ne mesure que quarante-deux centimètres par-dessus le corset, ce qui implique que son ventre ne doit avoir que quarante centimètres de circonférence à sa disposition, ce qui est minuscule. Elle porte des bottes à talons aiguilles et à lacets sous sa robe, le talon est tellement haut, peut être quinze ou seize centimètres, qu'elle marche uniquement sur la pointe des pieds, comme une danseuse, mais ce, en permanence ; ce qui doit être affreusement douloureux. Elle porte également une minerve qui, en forçant sur son menton et sa gorge, fait que sa tête est poussée vers l'arrière. D'après Dorine, des sangles fixées au corset, maintiennent également ses épaules en arrière en collant les omoplates l'une contre l'autre. Tout comme moi, elle est bâillonnée mais le tube qui s'enfonce dans sa gorge semble plus gros et d'après la même personne bien informée ; il imiterait à la perfection un membre masculin en érection, ce qui me semble douteux, en tout cas cela nous fait toutes rougir rien qu'en y pensant. En plus, son visage est enfermé dans une cagoule en cuir d'où ne sortent que ses longs cheveux blonds tressés, ce qui la rend aveugle et quasiment sourde. Un système de rênes reliées à son bâillon permet à une de ses camarades de la diriger, comme on dirigerait un cheval. Pour finir, ses mains et ses bras sont serrés dans un gant en cuir pourvu de lacet pour exercer une pression maximale sur elle. Comme le professeur de danse trouvait qu'elle manquait toujours terriblement de grâce, une chaîne et des fers emprisonnent ses chevilles, lui donnant la possibilité de ne faire que des pas minuscules avec ses bottes de punition ; et puisqu'elle avait tendances à trop écarter les bras pour tenter de conserver son équilibre, ses poignets et ses coudes sont attachées ensemble dans son dos. Inutile de dire que si la regarder est très spectaculaire, elle n'arrive pas faire grand chose, ne pas tomber semble être son unique priorité. En plus, personne ne l'épargne, ni les professeurs, ni nos surveillantes, qui font comme si elle était dans son état normal. Comme sa tenue en cuir la protégerait des coups de badine, sa jupe est ouverte sur le bas de ses reins, nous exposant son derrière rose et bien tendu. Une petite marque rouge marque la peau là où la badine l'a touchée.

 

A suivre...

 

 

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